Le 14 novembre à La Rochette, plus d’une centaine de salarié·e·s, riverain·e·s et élu·e·s se sont réunis lors d’une réunion publique organisée par l’UD CGT pour faire le point sur la situation du site DS Smith. Cette tribune 100% CGT a permis d’exprimer clairement la détermination du territoire à défendre l’emploi et l’outil industriel face à une fermeture injustifiée. Le message est net : l’avenir de notre industrie locale ne peut pas être décidé à distance par des actionnaires anonymes, au mépris des réalités humaines et sociales.
Contrairement au discours de la direction, le site DS Smith est rentable : près d’un million d’euros ont été générés en 2024. Pourtant, plus de 500 000 € ont été siphonnés par la maison mère, bloquant un investissement essentiel et fragilisant artificiellement l’activité. Ce n’est pas l’usine qui est en difficulté : c’est la stratégie financière du groupe qui la condamne. Aujourd’hui, 90 salarié·e·s, des intérimaires et de nombreux emplois indirects sont en danger. Derrière les chiffres froids, chaque emploi supprimé représente une vie bouleversée, un savoir-faire perdu et une famille fragilisée. La fermeture devient un PowerPoint ; les licenciements ne sont plus que des « volumes ».
Le 19 novembre, la direction convoque les salarié·e·s en visioconférence pour présenter un prétendu plan de « transformation » qui ressemble davantage à une désintégration organisée du site. Cette situation s’inscrit dans une vague nationale de casse industrielle qui touche déjà plus de 100 000 emplois et qui traduit une logique inquiétante : celle d’un capital lointain qui décide du sort d’un territoire sans jamais en assumer les conséquences. À La Rochette comme ailleurs, les salarié·e·s ont fait vivre cette usine, et ils refusent aujourd’hui de subir le mépris d’une direction prête à sacrifier des emplois viables pour le profit immédiat.
La réunion du 14 novembre a permis de lancer une dynamique collective. Une délégation intersyndicale est en construction pour rencontrer le ministre de l’Industrie et porter des exigences concrètes : moratoire immédiat sur la fermeture, ouverture d’une table ronde avec l’État et les collectivités, expertises indépendantes sur la viabilité du site et conditionnalité des aides publiques au maintien des emplois et des outils industriels. De nouvelles actions sont déjà en préparation pour maintenir la pression, faire entendre la voix des salarié·e·s et mettre en lumière des choix purement financiers qui déchirent tout un territoire.
Plus que jamais, ce combat dépasse DS Smith : c’est celui du droit de produire ici, de vivre dignement de son travail et de décider collectivement de notre avenir industriel. La peur doit changer de camp. La mobilisation continue et s’amplifie. Rejoindre la CGT, c’est s’organiser pour préserver l’emploi, sauver notre industrie et redonner du sens au travail. On ne lâche rien.