Ferroglobe : la CGT Savoie alerte sur l’avenir de la filière silicium et exige des actes concrets

Le 22 octobre 2025 à Hermillon, la CGT a tenu une conférence de presse avec les salarié·es de Ferroglobe Montricher, les Unions Départementales de la Savoie, de l’Ain et de l’Isère, ainsi que la Fédération CGT de la Chimie.
Objectif : alerter sur la crise qui frappe la filière silicium, menacée à la fois par le dumping chinois et par les choix industriels défaillants du groupe Ferroglobe.
Trois sites sont déjà placés en activité partielle : Montricher (Savoie), Les Clavaux (Isère) et Anglefort (Ain).
La CGT exige des mesures antidumping immédiates, des investissements durables, la garantie des emplois et des salaires, et la mise en œuvre d’une véritable stratégie industrielle nationale.
Nous refusons que les salarié·es paient pour les erreurs d’un groupe international.

L’Union Départementale CGT de la Savoie alerte une nouvelle fois sur la situation alarmante de la filière silicium, et plus particulièrement du site de Montricher-Albanne.
Cette filière, essentielle pour la transition énergétique (photovoltaïque, batteries, aluminium, santé), subit aujourd’hui une guerre économique qui met en péril son avenir et des centaines d’emplois en Maurienne, en Isère et dans l’Ain.

Les producteurs chinois inondent le marché européen avec des prix artificiellement bas — environ 1 500 € la tonne, contre 2 000 € de coût de production en France — tout en s’appuyant sur une production à très forte empreinte carbone.
Cette concurrence déloyale fragilise directement les trois sites français du groupe, déjà contraints au ralentissement.

Mais cette crise ne saurait être imputée uniquement à la pression internationale.
Elle est aggravée par l’absence de stratégie industrielle durable du groupe Ferroglobe, qui n’a pas respecté ses engagements d’investissement, notamment les 20 millions d’euros promis après la fermeture du site de Château-Feuillet.
À cela s’ajoute un nouveau contrat énergétique qui ne couvrira pas l’ensemble des besoins des sites, condamnant notamment Montricher à ne pouvoir fonctionner qu’une partie de l’année.
Cette politique à deux vitesses crée une inégalité entre les usines et fragilise durablement la filière silicium en France.

À cette fragilité industrielle s’ajoute une situation sociale intenable : en raison du recours massif à l’activité partielle de longue durée, les salarié·es ne perçoivent que 80 % de leur salaire, et la direction envisage de prolonger cette situation sur une année entière, en mobilisant les aides publiques.
Nous exigeons une indemnisation à 100 % et refusons que les travailleurs et l’argent public paient les erreurs stratégiques d’un groupe international.

Chaque année, plus de 200 milliards d’euros d’aides publiques sont versés aux entreprises sans condition ni contrôle. Nous dénonçons une politique qui subventionne les grands groupes tout en abandonnant les sites industriels locaux.
L’exemple de Château-Feuillet, fermé malgré les aides reçues, demeure un avertissement.
Nous refusons qu’un tel scénario se répète à Montricher.

Face à cette situation, nous avons saisi Madame la Préfète de la Savoie et les parlementaires du département pour qu’ils obtiennent des actes concrets :
• une transparence totale sur la stratégie du groupe Ferroglobe,
• la sécurisation des revenus et des emplois,
• des investissements effectifs et pérennes,
• et des mesures de protection contre le dumping chinois.

Nous demandons également la tenue d’une conférence économique et sociale territoriale, réunissant les pouvoirs publics, les syndicats et les acteurs économiques, pour élaborer une stratégie industrielle durable et garantir l’avenir de la filière silicium en France.

L’avenir industriel de la Savoie ne peut être abandonné aux logiques financières d’un groupe international.
Il nécessite des choix politiques clairs, des investissements publics ciblés et des garanties fortes pour les salarié·es et les territoires.

Nous restons pleinement engagés aux côtés des travailleurs de Ferroglobe et de l’ensemble de la filière, pour défendre l’emploi, la souveraineté industrielle et une transition écologique cohérente et juste.

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