Les personnels des SPIP se mobilisent pour défendre leurs missions et leurs conditions de travail

Lundi 17 juin, les personnels des Services Pénitentiaires d’Insertion et de Probation (SPIP) se sont rassemblés devant le tribunal judiciaire de Chambéry, à l’appel de la CGT Insertion Probation et du SNEPAP-FSU, pour défendre leurs moyens et leurs missions, aujourd’hui gravement menacés par des choix politiques toujours plus sécuritaires.

Cette mobilisation intervient alors que la filière insertion probation est littéralement abandonnée par le ministère. Pour la troisième année consécutive, aucune création de poste n’a été décidée, malgré un déficit reconnu par l’administration de 526 postes de conseillers d’insertion et de probation (CPIP), selon ses propres organigrammes. En réalité, ce sont près de 1 200 postes qui manquent dans les SPIP pour fonctionner normalement, toutes catégories confondues.

Face à une population pénale en constante augmentation, tant en milieu ouvert qu’en milieu fermé, ce manque de moyens se traduit par une charge de travail insupportable pour les agents. Certains gèrent encore plus de 100 personnes en suivi, quand la norme fixée est de 60, une situation qui met en péril l’efficacité même de leurs missions.

Les organisations syndicales dénoncent également les orientations uniquement sécuritaires du Garde des Sceaux, avec la création d’établissements « narco » qui réintroduisent l’isolement systématique et réduisent drastiquement les activités ou les liens familiaux, au mépris du droit à la dignité humaine. À cela s’ajoutent les suspensions massives d’activités en détention, la transformation progressive des SPIP en services de délation pour les préfectures, et des projets aberrants comme la création d’« officiers de probation » en uniforme pour surveiller directement les probationnaires et leurs employeurs.

Pour la CGT Insertion Probation, c’est une négation pure et simple de la vision humaniste de la justice et des métiers de l’insertion. Le 17 juin, les personnels se sont donc mobilisés pour exiger des moyens, de meilleures conditions de travail, et la défense des missions fondamentales des SPIP, au service de la réinsertion et de la prévention de la récidive.

Parce qu’une justice digne ne se construit pas sans respect des droits humains et des travailleurs qui la font vivre.

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